29/10/10





http://www.youtube.com/watch?v=xNqmYDJkGKo

Falecido neste dia em 1981, pediu, nesta canção, para ser enterrado na praia de Sète, onde tinha nascido em 22 de outubro de 1921.Fizeram-lhe a vontade.Como escrevera Mário de Sá-Carneiro, « a um morto nada se recusa». Foi um dos grandes 'cantautores' franceses.Um daqueles que alguém designou de 4 mosqueteiros da canção francesa:os outros foram Jacques Brel,Léo Ferré,Jean Ferrat.

Supplique pour être enterré à la plage de Sète

La Camarde qui ne m'a jamais pardonné,/D'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez,/Me poursuit d'un zèle imbécile./Alors cerné de près par les enterrements,/J'ai cru bon de remettre à jour mon testament,/De me payer un codicille.//

Trempe dans l'encre bleue du Golfe du Lion,/Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion,/Et de ta plus belle écriture,/Note ce qu'il faudra qu'il advint de mon corps,/Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord,/Que sur un seul point : la rupture.//

Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon,/Vers celle de Gavroche et de Mimi Pinson,/Celles des titis, des grisettes./Que vers le sol natal mon corps soit ramené,/Dans un sleeping du Paris-Méditerranée,/Terminus en gare de Sète.//

Mon caveau de famille, hélas ! n'est pas tout neuf,/Vulgairement parlant, il est plein comme un œuf,/Et d'ici que quelqu'un n'en sorte,/Il risque de se faire tard et je ne peux,/Dire à ces braves gens : poussez-vous donc un peu,/Place aux jeunes en quelque sorte.//

Juste au bord de la mer à deux pas des flots bleus,/Creusez si c'est possible un petit trou moelleux,/Une bonne petite niche./Auprès de mes amis d'enfance, les dauphins,/Le long de cette grève où le sable est si fin,/Sur la plage de la corniche.//

C'est une plage où même à ses moments furieux,/Neptune ne se prend jamais trop au sérieux,/Où quand un bateau fait naufrage,/Le capitaine crie : "Je suis le maître à bord !/Sauve qui peut, le vin et le pastis d'abord,/Chacun sa bonbonne et courage".//

Et c'est là que jadis à quinze ans révolus,/A l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus,/Je connu la prime amourette./Auprès d'une sirène, une femme-poisson,/Je reçu de l'amour la première leçon,/Avalai la première arête.//

Déférence gardée envers Paul Valéry,/Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris,/Le bon maître me le pardonne./Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens,/Mon cimetière soit plus marin que le sien,/Et n'en déplaise aux autochtones.//

Cette tombe en sandwich entre le ciel et l'eau,/Ne donnera pas une ombre triste au tableau,/Mais un charme indéfinissable./Les baigneuses s'en serviront de paravent,/Pour changer de tenue et les petits enfants,/Diront : chouette, un château de sable !//

Est-ce trop demander : sur mon petit lopin,/Planter, je vous en prie une espèce de pin,/Pin parasol de préférence./Qui saura prémunir contre l'insolation,/Les bons amis venus faire sur ma concession,/D'affectueuses révérences.//

Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie,/Tous chargés de parfums, de musiques jolies,/Le Mistral et la Tramontane,/Sur mon dernier sommeil verseront les échos,/De villanelle, un jour, un jour de fandango,/De tarentelle, de sardane.//

Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller,/Une ondine viendra gentiment sommeiller,/Avec rien que moins de costume,/J'en demande pardon par avance à Jésus,/Si l'ombre de sa croix s'y couche un peu dessus,/Pour un petit bonheur posthume.//

Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon,/Pauvres grands disparus gisant au Panthéon,/Pauvres cendres de conséquence,/Vous envierez un peu l'éternel estivant,/Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant,/Qui passe sa mort en vacances.//

Vous envierez un peu l'éternel estivant,/Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant,/Qui passe sa mort en vacances,//

http://www.youtube.com/watch?v=xNqmYDJkGKo

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